Se réfugier … dans la prison !!!

Il y a quelques jours, j’ai dû emmener mon chat chez le vétérinaire. C’est à chaque fois, toute une aventure.

Il y a quelques jours, j’ai du emmener mon chat chez le vétérinaire. C’est à chaque fois, toute une aventure. Comme je l’ai recueilli à un âge avancé, je n’ai pas pu l’habituer à toutes les manipulations d’usage, comme se laisser consulter les oreilles, ouvrir la gueule, entrer dans la cage de transport, … Avec Minette, il faut redoubler d’astuces et de ruse. D’abord, j’attends qu’elle dorme. Je vais chercher la cage seulement à ce moment-là, car si elle l’aperçoit, comme par hasard, elle disparaît. Ensuite, fermement, je l’attrape par la peau de coup, profitant de l’effet de surprise pour la glisser de haut en bas dans la cage. J’y arrive généralement du premier coup. Si jamais, j’ai le malheur de l’attraper éveillée et qu’elle me voit la diriger vers la cage, je me retrouve avec quelques belles signatures sur les bras et les mains. Coriace, la Minette ! Ensuite, il s’agit de supporter ses miaulements pendant tout le trajet. Arrivée chez le vétérinaire, elle se tapit au fond de la cage attendant son tour. Elle a bien sûr reconnu l’endroit et l’odeur des autres animaux, notamment des chiens, et se tient tranquille.

L’autre épisode est le moment de la consultation. Alors, cette fois, il faut batailler pour que Mademoiselle veuille bien sortir de la cage. Une fois extirpée de force, elle ne cesse de lutter pour y retourner à tout prix. Seul moyen de l’en dissuader, faire disparaître la cage sous la table. Non mais, c’est fou ! Elle préfère être enfermée dans cette fichue cage plutôt que faire face aux mains bienveillantes du vétérinaire. Les soins terminés, inutile de l’inviter à y retourner. Elle ne se fait pas prier. Et c’est reparti pour un concert de miaulements jusqu’à la maison !

Tout cela pour vous dire que parfois, nous, les chrétiens, nous réagissons de la même manière. Je m’explique. Il arrive que le Seigneur parfois nous place pour un temps, plus ou moins long, avec certaine(s) personne(s). Il en connait les raisons que, nous, nous ignorons. La plupart du temps, le Seigneur veut nous rendre meilleurs et nous débarrasser d’un trait de caractère, pas joli joli. Le seul moyen est de nous emmener à nous frotter avec des personnes que nous n’aurions pas choisies, qui nous semblent insignifiantes ou qui ont l’art de nous irriter, qui sont trop ceci ou pas assez cela. Pour exagérer, leur seule respiration nous dérange. Êtres charnels, nous ne choisirions comme fréquentations que des personnes qui nous ressemblent, qui ont le même statut social que nous, qui parlent comme nous, qui s’habillent comme nous, … Mais Dieu veut que nous devenions des frères et sœurs de cœur. C’est un énorme chantier ! Dieu n’a pas peur de nous montrer notre misère et il sait qui mettre avec qui et à quel moment, pour que Son œuvre dans nos cœurs s’accomplisse.

Cette confrontation est tellement désagréable, que nous n’avons qu’une seule envie : FUIR. Pourtant, c’est pour notre bien ! Nous devons surmonter toute animosité, toute barrière, toute différence pour former le corps de Christ. Comment œuvrer ensemble s’il n’y a pas de relations de l’Esprit ?

Donc, parfois, comme Minette, nous courons nous réfugier en prison, plutôt que laisser les mains du Maître prendre soin de nous et nous débarrasser de notre chair. Nous préférons retourner à notre confort, à notre petite vie dans la chair, plutôt que continuer à fréquenter celui-ci ou celle-là, car les relations sont trop difficiles. Nous nous retirons avec de bonnes excuses, sans réaliser que nous sommes en train de retarder notre transformation.

Paul nous dit que la chair est à crucifier avec ses passions et ses désirs. Elle s’opposera toujours à l’Esprit et nous devons la vaincre, par la grâce de Dieu, non par nos propres forces. Nous pensons nous connaître, mais nous avons souvent une trop haute opinion de nous-mêmes. Les épreuves dans les relations viennent nous révéler ce que nous transportons encore de charnel, notre iniquité bien cachée. Et, cela ne se fait  jamais dans un esprit de condamnation ou de jugement. Les vrais serviteurs et servantes se garderont de juger, car ils font face eux-mêmes à leur propre chair.

Certaines personnes ont été des instruments extraordinaires pour ma vie. Elles ont dû me résister fermement pour briser le roc que j’étais. Je suis passée souvent par la colère, la rancune, le désir d’abandonner avant de capituler en réalisant que la verge du Seigneur se tenait devant moi, en la personne de frère Untel ou sœur Unetelle. A quoi sert-il d’en vouloir au bâton, quand c’est la main de Dieu qui le tient ? Je bénis mon Seigneur pour de tels frères et sœurs pour leur intervention dans ma vie, même si parfois, ce fut douloureux. Je ne les aurais pas choisis, à coup sûr, question de phéromones, sans doute !

Mais lorsque ces personnes, avec courage, persévérance et un cœur de grâce, acceptent de la part du Seigneur de s’occuper de vous, vous finissez par les aimer et les apprécier pour ce qu’ils sont : des hommes et des femmes de l’Esprit. Et s’il arrive que leur intervention est un peu maladroite, entachée de loi, d’impatience ou d’irritation, alors quoi ? N’y a-t-il pas une réserve de pardon, en chacun de nous ? Refuserions-nous de subir l’injustice quand Christ l’a acceptée pour nous sauver ? La plupart du temps notre notion d’injustice a fort à voir avec notre orgueil blessé. Personne n’est 100% dans l’Esprit, étant dans ce corps. Allons-nous nous retirer, car la forme n’était pas correcte ? Dieu nous encourage à retenir ce qui est bon, donc à considérer le contenu et non la forme. Restons avec le cœur de ceux qui nous corrigent. Eux, aussi, parfois souffrent de notre rébellion, de notre ressentiment ou de notre colère. Ils gardent la foi pour nous malgré tout. Leur joie est de nous voir devenir dociles, apprendre et apprendre encore. Et vient le temps où nous devenons recommandables, comme un bon disciple qui s’est humilié, dépouillé, avec l’espoir de devenir de plus en plus comme son Maître, le Christ. Et n’oublions pas que cette œuvre n’est jamais terminée.

Ne fuyons pas les personnes avec qui c’est compliqué ! Cela peut être un collègue de travail, un patron ou un subordonné, un frère, une sœur. Dieu sait pourquoi ils croisent notre chemin. Dites-vous qu’il y a toujours quelque chose de bon à retirer de tout cela, premièrement pour vous-mêmes. C’est l’apprentissage de la patience, du pardon et de la foi. Petit à petit, la mort de la croix fait son œuvre. Le proverbe populaire dit « A quelque chose, malheur est bon ! » La Bible, elle, nous dit : « Regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jacques 1 versets 2 à 4)

Quand le châtiment de Dieu fond sur nous, résistons à cette envie de nous retirer, de fuir. Voyons l’envoyé de Dieu comme l’instrument qui correspond à notre chair. Persévérons, emmenons notre chair à mourir dans cette situation. Enfant, parfois, un regard paternel ou un froncement de sourcils, nous faisait rentrer dans nos petits souliers. Parfois, nos fessiers ont un peu changé de couleur, nous avons été isolé ou puni de dessert, de piscine. Les parents savent ce qui peut toucher, pour permettre à un cœur de capituler. Dieu, mieux que nos pères, connait notre cœur, et mieux que nous-mêmes ! Faisons-Lui confiance. Le hasard n’existe pas dans la vie d’un enfant de Dieu !

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